La sortie des montagnes conjuguée à l’arrivée dans les régions du sud de la botte nous font gagner quelques degrés bienvenus. Plus de chaleur également dans l’accueil que nous recevons, ou du moins un enthousiasme plus visible. Non que nous ayons été mal accueillis jusque là, bien au contraire! Mais on ressent un changement à l’arrivée sur ces terres plus pauvres où semble encrée une culture méditerranéenne enjouée, bruyante, vivante et chaleureuse. 

Ici l’on nous offre des châtaignes grillées ou du vin rouge maison (au frigo en bouteille plastique : le meilleur), là un groupe de jeune nous paye des apéros pour nous souhaiter la bienvenue (c’est à peine 14h et on en ressort pas indemne). Un matin, alors que nous avons passé la nuit dans une belle plantation d’oliviers, on entend une voiture rentrer dans le champ. Sortant timidement de la tente pour montrer patte blanche, c’est le propriétaire du terrain qui s’excuse tout de suite de nous avoir réveillés. On hésite effectivement à lui passer une volée mais finalement nous choisissons d’être souples et d’accepter son casse croûte du midi qu’il tient à nous offrir.


Nous traversons le nord des pouilles où une agriculture industrielle s’étend dans la plaine : champs en monoculture, éoliennes et maisons abandonnées à perte de vue. On ne croise même pas de villages à proprement parler et on s’arrête pour le casse croûte dans des stations service perdues au milieu de nulle part. Elles ressemblent à des repères de bandits des années 70 : deux hommes attendent dans une voiture moteur allumé, d’autres boivent une bière au comptoir, l’air est lourd et poussiéreux, personne ne parle; on attend de savoir lequel va sortir son six-coup et défourailler. (Finalement personne ne mouffte, les types doivent avoir peur de nous).


On se dirige en direction de Corato où nous sommes attendus par Zio Gino, un cousin de l’oncle de Faustine. Cette parenté est lointaine, Faustine ne connaît pas ces cousins éloignés, nous arrivons donc sur la pointe des pieds. En l’espace de trois jours pourtant, on connaît toute la famille étendue : belle famille, cousins, neveux, . . . On est invité partout à manger puis - plus surprenant - à visiter les propriétés des uns et des autres. Pour exemple la famille de la sœur (du cousin de l’oncle), après les penne alla parmigiana nous emmène visiter sa maison à la campagne : le verger, les oliviers, mais également les deux étages de la maison dont nous visitons chaque pièce. Nous sommes ensuite conduits jusqu’à la jolie ville de Trani pour une passeggiatasur le front de mer : on ne peut pas être venus jusqu’ici et ne pas voir Trani! 

Bref, on se fait chouchouter et l’on repart bien rechargés, et chargés des litres d’huile d’olive que l’on nous a offert ici ou là. (Une huile « qui est tellement bonne pour la santé qu’elle devrait être vendue en pharmacie plutôt qu’au supermarché »)