Ici, le sport le plus pratiqué est la négociation *. Tout le monde y joue et les touristes sont particulièrement invités à s'entraîner et participer aux tournois! 

Comme tout sport, la négoce a des règles précises même si elles ne sont pas toutes transparentes et explicites. Par exemple, si vous n'osez pas rentrer dans la bataille, on ne fera qu'une bouchée de vous et ce sera le wazungu price qui tourne généralement autour du double du prix véritable. A l'inverse, si vous êtes dur en négociation et que vous n'acceptez pas le deal au bon moment, vous risquez de voir le coca dont vous rêvez tant vous passer sous le nez.

Bien sûr, en tant que français, nous partons avec un handicap: nous n'avons pas été entraînés depuis notre plus tendre enfance à cette pratique.


Voici deux de nos matchs les plus mémorables, matchs grâce auxquels Faustine a construit une partie de sa réputation.


Le premier a eu lieu dans un hôtel de Zanzibar. Nous avions déjà des prix en tête, notamment ceux d'une auberge de même type de budget, dans laquelle nous avions prévu de retourner si nous n'arrivions pas à négocier correctement.

Le début de la partie a été clairement à notre avantage. Les prix sont descendus rapidement autour de ce que nous escomptions.

Le gérant : " Is it ok for 45 000 shilling with breakfast ?” 

Laura : “ Oh no, it’s much more expensive than the other lodge ... can you make a discount? “ **

Faustine, en français : “Oh ben non eh, l’autre auberge c’était 44 000 sans petit dej donc bon...”

Euh, Faustine... ça n'arrive pas souvent, mais le Monsieur en face de nous il parle français.

Game over.


La deuxième partie se joue en kiswahili. Nous testons nos connaissances (limitées) dans cette langue auprès des vendeurs de rue. 

Faustine: 

- Une grande bouteille d'eau fraîche, c'est combien?

Le vendeur:

- Elfu mbili mia tano (deux mille cinq cents)

Faustine:

- Ah non alors! d'habitude c'est elfu tatu (trois mille)

Euuh, Faustine, tu te rappelles que d'habitude on essaie plutôt de négocier à la baisse?


* Notamment à Zanzibar ou dans les lieux très touristiques. Car sinon la négociation ne fait pas réellement partie du quotidien à vélo de Faustine et Robin.


** Le gérant : 45 000 avec petit déjeuner, c’est bon?

Laura : Oh non c’est beaucoup plus cher que l’autre, vous pouvez nous faire un prix?