A peine le temps de dire « ciao ciao » aux Alpes : 60 km de descente nous attendent pour une sortie brutale des montagnes. À leurs pieds, la charmante plaine du Pô nous accueille avec ses moustiques, ses champs en monoculture et ses poulets en batterie. On entend les vaches sans jamais voir le bout de leur museau, on sent les cochons sans apercevoir le bout de leur queue. Il ne fait pas bon avoir une destinée de steak!

On accélère le rythme et on arrive rapidement dans les collines viticoles du Piémont. La vie y est plus douce, on est accompagnés par de nombreux cyclistes électrifiés gravissant les côtes comme des bombes le long du circuit « bar to bar » pour picoler tous les pinards de la région.

Alors que l’on picnic tranquillement dans le village de Montforte d’Alba, un cri strident nous fait sursauter : il provient d’une dame montrant du doigt nos vêtements séchant sur un pot de crayons géant. On comprend qu’il s’agit d’un couple sourd voulant se faire prendre en photo à côté de cette œuvre surprenante (et donc qu’il faut que l’on enlève nos culottes). Notre maitrise de l’italien laisse déjà fortement à désirer, avoir des interlocuteurs sourds n’arrange pas nos affaires. On croit comprendre qu’ils nous alertent sur les fortes pluies qui arrivent dans 3 jours. Depuis que l’on a passé la frontière on n’a pas vu un bout de ciel bleu, pas sûrs que l’on arrive à rouler entre les gouttes encore très longtemps.